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DOIT DIRE STOP AU HARCÈLEMENT SEXUEL

MATTEL

DOIT DIRE STOP AU HARCÈLEMENT SEXUEL

Mattel vend son produit-phare, la poupée Barbie, à grands renforts de slogans féministes.

Mais dans les usines où nous avons enquêté, les femmes produisent les poupées Barbie dans la crainte d’être humiliées ou harcelées. La multinationale ne semble rien faire pour mettre un terme au harcèlement sexuel qui règne dans ses usines.

 

Contre ces abus, Mattel peut agir.
Ensemble, demandons-lui de le faire !

70%

c’est la proportion de femmes, en moyenne, dans les usines chinoises, recrutées car jugées plus travailleuses et plus dociles que les hommes. Depuis une dizaine d’années, pour des raisons économiques et démographiques, la proportion d’hommes augmente sur les chaînes de production, ce qui modifie beaucoup l’ambiance de travail et rend plus aigu un problème encore tabou : celui des violences sexistes et sexuelles.

 

Nous dénonçons depuis 20 ans les conditions de production des jouets vendus par le géant Mattel. Alors que la multinationale vante les vertus émancipatrices de ses poupées Barbie, notre nouvelle enquête en Chine révèle que les ouvrières travaillent dans un climat hostile et propice au harcèlement sexuel.

 

Un climat de travail hostile

Remarques déplacées sur le physique, propos à connotation sexuelle, attouchements, diffusion de photos dégradantes sur le groupe de discussion WeChat, théoriquement destiné à échanger des informations sur les horaires de travail ou les objectifs de production...

Ces faits, qui se déroulent sous les yeux des responsables d’équipe, ne semblent susciter aucune réaction de la part de la direction. Les ouvrières qui en sont victimes n’osent pas se plaindre, de peur notamment de perdre leur emploi.    

Ces faits sont constitutifs de harcèlement sexuel. Ils établissent un environnement de travail hostile, qu’a clairement ressenti notre témoin pendant ses quelques semaines de travail dans l’usine.

Les ouvrières craignent une agression sexuelle et se sentent sans protection.

"Un collège me harcèle dans l’atelier. 

Il m’appelle chérie, s’assoit à mon poste de travail et quand je me plains, dis que je n’ai qu’à m’assoir sur ses genoux. Il a expliqué aux autres qu’il faisait ça pour m’exciter. Je l’ai bloqué sur Wechat [équivalent chinois de l’application Whatsapp] et il a menacé de me frapper si je le débloquais pas. J’ai peur. Personne ne réagit."  

Un ouvrière interrogée lors de l'enquête

 

Mattel a le devoir d'intervenir

Les violences verbales et les humiliations ont des retentissements graves sur la santé des travailleuses. Elles conduisent à la dépréciation de soi et peuvent causer des dépressions. Il est urgent que Mattel garantisse un cadre de travail serein dans ses usines.

L'entreprise qui produit la mythique poupée Barbie devrait se montrer exemplaire. Elle peut et doit mettre en place des procédures visant à prévenir le harcèlement sexuel, mais aussi apporter des solutions concrètes aux femmes victimes d’abus, en garantissant leur anonymat et en éloignant les auteurs.

Découvrez les résultats complets de l'enquête

Suite à notre enquête de 2019 qui révélait la banalisation des humiliations et du harcèlement sexuel dans l'usine de Foshan, Mattel s'est contenté d’annoncer qu’un audit de deux jours dans l’usine avait conclu à l'absence de "violation des critères d’octroi de son label".

Cet été, nous avons décidé d'enquêter à nouveau, dans une autre usine Mattel en Chine, pour en avoir le coeur net.

Lire l'enquête

 

La responsabilité de Mattel

Les violences sexistes et sexuelles au travail sont souvent minimisées par les entreprises, qui considèrent qu’elles n’engagent pas leur responsabilité. Mais de nombreux facteurs professionnels sont susceptibles de les favoriser ou de les aggraver.

Parmi ces facteurs, les plus fréquents sont : la pression constante pour atteindre les objectifs de production, l'inégale répartition des hommes et des femmes dans les équipes, ou le « laisser-faire » de responsables peu formé·e·s et peu encouragé·e·s à sanctionner les abus.

Mattel a les moyens d'intervenir pour faire cesser le climat d'impunité et doit montrer l'exemple. À nous de le lui rappeler !

4 sur 10

​​​​​​​c'est le nombre d'ouvrières nous ayant fait part de situations pouvant être qualifiées de harcèlement sexuel au cours de notre enquête en 2019

 

En signant cet appel
vous interpellez le directeur de Mattel France

ainsi que le PDG de Mattel et la Vice-Présidente en charge de la gouvernance de la chaîne d'approvisionnement.

Vous leur demandez de prendre rapidement des mesures d'évaluation des risques, de sanction des violences et de protection des victimes dans les usines appartenant directement à Mattel et chez ses fournisseurs.

LIRE LA LETTRE DE l'APPEL URGENT

Lettre de pétition

Courrier à l'attention de :

  • M. Christophe Salmon, directeur général de Mattel France
  • M. Ynon Kreiz, président-directeur général de Mattel
  • Mme Edena Low, vice-présidente de Mattel en charge de la gouvernance de la chaîne d'approvisionnement et de la gestion des risques

Madame, Monsieur,

L’année dernière déjà, ActionAid France et China Labor Watch vous ont alerté∙e sur des faits de harcèlement sexuel dans une usine Mattel en Chine. Votre entreprise ne semble pas être intervenue pour éviter que de telles situations se reproduisent et des faits s'apparentant à du harcèlement sexuel ont de nouveau été observés dans une autre usine cette année.

Choqué∙e par cette situation, je vous prie instamment d’intervenir pour mettre un terme à cette situation, en :

  • dressant un véritable état des lieux des faits de harcèlement sexuel dans les usines et dans toute la chaîne d’approvisionnement du groupe Mattel ;
  • publiant la méthodologie de l’enquête, ses résultats et les mesures correctives prises par Mattel ;
  • garantissant aux victimes de harcèlement sexuel ou d'autres violences sexistes des droits sociaux spécifiques, un accompagnement juridique, psychologique et financier au besoin ;
  • interdisant fermement ce type de comportement avec une définition claire du harcèlement sexuel, une procédure de plainte facile à comprendre et des sanctions disciplinaires contre les personnes coupables de tels abus ;
  • imposant et finançant intégralement des mécanismes de prise en charge des réclamations et des voies de recours accessibles à tou·te·s, qui garantissent l’anonymat des plaignant·e·s, les protègent contre des mesures de rétorsion et prévoient des sanctions disciplinaires allant jusqu’au licenciement contre les auteurs de tels actes.

Dans l’attente de connaître les mesures que vous prendrez contre les violences sexistes et sexuelles, je vous prie de croire en l’assurance de toute ma considération.

Le harcèlement sexuel

est une violation des droits humains. Selon l’Organisation internationale du travail, il englobe une série de comportements et de pratiques souvent persistantes et « normalisées » quoique non désirées : remarques ou avances sexuelles, blagues et propos obscènes, affichage de photos ou d’images objectivant la femme, contacts physiques imposés ou agressions sexuelles.